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DIG IT! 'Zine
(Interview parue dans le numéro 27- Février 2003)
-Présente nous le groupe actuel. Est-ce la mouture idéale ? Peux-tu revenir sur les débuts du groupe et les changements de line-up ?
(Olivier) Les Gasolheads c'est Guillaume à la batterie, Pascal Pachuco à la guitare, Olivier Gasoil au chant et Nico Glenn Matlock à la basse. La première répète a eu lieu en octobre 98 avec Tonio, notre premier batteur qu'on a avantageusement remplacé par Guillaume pour l'an 2000.
Est-ce que vous pensez que le groupe a évolué ? Si oui en quoi ? si non, pourquoi ?
(Pascal) Le groupe n'a absolument pas évolué, on joue juste mieux la même musique qu'au début et on reste plus que jamais convaincu qu'on morceau de punk rock de plus de 2'30 est un morceau de punk rock expérimental, ou pire, atmosphérique.
Vos principales influences ?
(Pascal) Tous les vieux groupes punks : Dogs, Heartbreakers, Ramones, Pagans, Saints, Richard Hell, Dead Boys Et les Ripoffs, les Turks et les Lazy Cowgirls qui sont les seuls groupes " actuels " qui nous ont réellement marqués plus un millier d'autres, peut-être, que tout le monde connaît. En fait ce qu'on essaye de faire avec Gasolheads c'est du 77 actualisé, pas déconnecté de la réalité, ne pas être comme ces groupes revival sixties pour qui le monde s'est figé en 1966. Ça doit être terrible pour eux de vivre en 2002, nous on est cooool ! On aime pas le monde mais on voit qu'il existe autour de nous
Je crois aussi que vous menez une croisade anti-hard rock...?
(Olivier) Le hard-rock est l'ennemi du Peuple. Il y a de plus en plus de solos de guitare et de cheveux dans le garage punk ! J'ai même vu des groupes avec des T-shirts AC/DC ! Merde, ça sert à quoi de retomber dans ces délires Led Zep/Kiss ? Un truc que les Ramones avait définitivement réussi à rendre ridicule. Y'a pas eu le punk pour qu'on revienne à ces merdes ! Quelle régression Bientôt tous ces cons vont vouloir tourner en Limousine et jouer dans des stades ? Vendre des figurines à leur effigie ? Se mettre en collants rose à paillettes ? faire des morceaux symphoniques de 9 minutes ? Sniffer leur putain de coke payée par leur maison de disque dans les bureaux de Rock & Folk ? Avec un doigt dans le cul à Manuvre ?
A quoi ressembleront les Gasolheads dans 5 ans ?(Olivier) Ils seront morts. Ça file des maux de tête d'imaginer être dans le même groupe pendant 10 ans, et c'est encore plus vrais pour un groupe garage-punk qui fonctionne sur trois accords. Tu as tout dis en trois albums, ou alors tu a raté ton but. C'est inenvisageable d'évoluer et de faire chier les gens avec de nouvelles directions. Autant arrêter et faire de nouvelles expériences. Dès le début on a eu une idée précise de comment devaient sonner les Gasolheads. Il n'y a rien de plus insupportable que de voir un groupe dont le premier disque t'as marqué faire ensuite des choses soit plus calme et plus propres, ou carrément différentes. On aimerait pas en arriver là
Explique-nous un peu le fonctionnement à l'intérieur du groupe ?
(Pascal) En fait le groupe fonctionne un peu comme ça : je compose la plupart de la musique, Olivier fait son chant par dessus. Ensuite les autre collent la rythmique et on discute des breaks et des intros classique. Olivier s'occupe aussi des graphismes, visuels, t-shirts vu qu'il est pas fichu de comprendre quoique ce soit au 4 temps. Au début je me suis occupé du " management ", mais bon, c'est vraiment la tâche la plus ingrate. Heureusement, maintenant le truc se suffit à lui-même et on ne cherche pratiquement plus de concerts. En fait les choses s'enchaînent relativement toutes seules, en fonction des dates et tournées qu'on nous propose.
(Olivier) et Manny de Teenage-Head nous aide bien aussi, Jostone Traffic aussi quelquefoisLe dernier album : comment avez-vous enregistré celui-là ?
(Pascal) On l'a fait avec Hugues, le chanteur des Dollybird, c'est lui aussi qui a enregistré le 25cm des Neurotic Swingers. Il bosse dans un gros studio pour musique contemporaine, le genre " samplons des grincements de porte et faisons un symphonie conceptuelles ". On a juste profité de l'été, pendant que c'était fermé, pour y passer une semaine à enregistrer et mixer. Le son est excellent. Il a fait un boulot que des mecs mettent 10 ans à faire, lui c'était son 3ème enregistrement je crois. Il a très bien compris ce qu'on voulait exactement : le son du groupe en live. Attention, pas le son que tu obtient quand le sonorisateur est un connard avec un T-shirt Red Hot Chili Peppers
On sent ton chant plus affirmé. Es-tu plus à l'aise ?
(Olivier) Je pense que ça vient du fait que j'ai bu une demi bouteille de vodka en enregistrant les voix. Sur certains refrains je chante pas les bonnes paroles! Et aussi que Hugues m'a convaincu de modérer la saturation sur les voix au mixage.
Qui compose ? Il semblerait que tu sois beaucoup influencé par les songwriters punk 70's (sur votre dernier 7" on retrouve quelques phrases communes aux Saints notamment).
(Olivier) Pascal compose beaucoup, plus de la moitié des morceaux, Moi je fais les paroles et dans 8 cas sur 10 la mélodie du chant. Après on structure la composition tous ensemble en répétition. Oui, j'adore détourner des phrase de morceaux mythiques : "My generation's neither blank nor yours !", "Shaking hands like a robot-machine", "Please kill my ego", "Copsucker blues" les gens savent d'où ça vient et le sens et toujours légèrement différent de celui d'origine.
Tant qu'on y'est peut-on revenir succinctement sur votre discographie. Quel regard jetez-vous sur vos productions, à posteriori ? Est-ce que tu as une idée des ventes (France/reste du monde) ?
(Pascal) Un double 45 sur Rockin' Bones " Fuel stereo Shit ! ", la version CD sur Lollipop, trois split 45, un avec Exxon Valdez, un avec les Dialtones, et un dernier tiré a cent exemplaire avec les Finkers et les Grabbies Notre deuxième album " Sixty second swingers ", épuisé, en CD et 25cm chez Lollipop, " Red wine and white russians ", en 25cm sur Dead Beat Records, un 45 sur Yakisakana et le dernier disque en CD et 30cm chez Lollipop.
(Olivier) On vend comme de la merde ! Les deux premiers albums sont épuisés, mais ils ont été tiré à mille exemplaires seulement, CD et vinyl confondus.
Comment êtes-vous entré en contact avec Dead Beat ? Est-ce que ça pourrait déboucher sur une tournée US ?(Olivier) C'est lui qui est entré en contact avec nous. Il avait nos précédents disques sur son catalogue de VPC et nous a envoyé un e-mail pour nous proposer de sortir un disque. Non, ça nous aurait fait bondir d'aller jouer aux Etats-Unis, mais Tom de Dead Beat records a fait la sourde oreille quand on le lui a demandé. Ça restera du domaine du fantasme Un gros fantasmes.
Quelles sont vos relations avec Lollipop ? Est-ce que vous êtes pour partie prenante dans le fait que le label se soit plus orienté vers le punk-rock & roll ?(Olivier) Nos relation son amicale, sinon plus. Non, je ne crois pas que nous ayons quelques chose à voir dans l'orientation du label, Stéphane Lollipop est un gars qui sait ce qu'il veut.
Vous avez eu d'autres labels, notamment un italien ; comment se sont opérées les connections ?
(Olivier) Pour Rockin'Bones, j'ai lu une pub du label dans Maximumrocknroll avec une petite mention : " punkrockers ! Send your tapes! ", on venait juste d'enregistrer notre première démo 4 titres, 3 mois après avoir répété pour la première fois, je l'envois, et une dizaine de jours plus tard on reçoit un fax "Wild punkrock 77 !! " avec une tête de mort dessinée. Gualtiero, le patron du label, nous demandait d'enregistrer plus de titres dans la même veine pour sortir un album, on a composé 3-4 morceau de plus, on les a enregistrés et il a finalement sorti un double 45 avec pochette en papier cul ! Un sacré punk l'italien !
(Pascal) On a rarement démarché des labels, et chaque fois qu'on l'a fait, ça n'a pas marchéVous avez quasiment toujours des pochettes déssinées ? Parle-nous un peu des artistes ? Comment les abordez-vous ? Sont-ils forcément fans des Gasolheads ? La BD est-elle aussi une source d'influence (et le ciné, et la littérature...) ?
(Pascal) La BD a beaucoup de choses à offrir, je suis très lecteur, mais j'aime ça comme j'aime le RNR, c'est à dire underground, les labels indés, les fanzines Casterman, Dargaud etc je veux même pas savoir que ça existe. Mezzo, Thierry Guitard et Thomas Ott sont des dessinateurs qui viennent du fanzinat et qui ont une démarche proche de la nôtre, même s'ils ne connaissait pas du tout Gasolheads. On les a contactés à travers leurs maison d'édition ou par Gilou de la fanzinothèque de Poitiers, et à chaque fois ça a collé parfaitement. Ces mecs-là sont cools ! Par contre si les dessinateurs sont des rockers frustrés ça ne marche pas. Mais la BD ou le cinéma ne nous influencent pas, la littérature peut-être le titre du dernier album est une traduction littérale de " La position du tireur couché " de Jean-Patrick Manchette.
Vous avez de plus en plus d'assurance en live. Ca vient d'où ?
(Olivier) Ça vient du speed ou de la vodka. Ou alors beaucoup de bière. A force de jouer on fais moins de pains.
Que représente la scène pour vous ?
(Olivier) Quand ça se passe bien, c'est un des meilleurs endroit au monde pour s'amuser.
Que tentez-vous de transmettre au public ?
(Olivier) Je ne sais pas. Plein de choses : que les jeunes punks s'amusent, que les filles dansent Qu'ils soient généralement plus énervés aussi.
(Pascal) On délire sur scène, c'est vraiment un espace d'expression, alors que dans la vie on est plutôt calme et raisonnable. C'est terriblement ennuyeux un groupe sur scène qui n'est ni looké ni barré. Il faut essayer de tout casser sans se prendre trop au sérieux.
sur photos et quelquefois en concert on vous voit lookés chemise blanche-cravate. Un héritage des Heartbreakers ?
(Pascal) Ouais ! On a essayé de pasticher la photo du " Live at mothers " des Heartbreakers, période Richard Hell, mais on avait des chemises Kiabi et pour faire les taches de sang on n'avait que de la peintures rose, c'était vraiment minable, on a tout jeté !
(Olivier) En plus on s'est rendu compte après que les Ripoffs l'avait déjà fait !
Parle nous un peu du pré-Gasolheads (une ère troublée semble t-il ? Glacière ?). Je crois savoir que la fratrie Escobar jouait déjà avec steph de Lollipop ? et un de vous jouait aussi dans une groupe... Skin ?!!!(Pascal) Putain ça fait 4 ans qu'on dissimule ça comment tu sais ?
(Olivier) Oui, Nico jouait dans P38, attention hein, pas des fachos ! d'accord ?
(Pascal) En fait avec Steph de Lollipop on a grandit dans le même quartier, on jouait dans le même club de foot, ce genre de trucs et vers 16-17 ans on monté un groupe ensemble, Bleifrei (déjà le nom ). C'était le groupe-type de jeunes punks qui apprennent à jouer. On a encore des cassettes hilarantes de répétition ou Olivier massacrait " Blitzkrieg Bop " et " I wanna be your dog ". On répétait dans ma chambre, un jour un voisin a carrément jeté un parpaing contre la fenêtre en aluminium : boooing !: " C'est pas bientôt fini cette musique de nègres !!! ". Donc au bout de quelques années et quelques concerts on a enregistrés un CD 6 titres qui a été la première référence de Lollipop. Mais on a rien demandé à personne et on est entré dans le premier studio de variété qui passait. Du coup on s'est retrouvé avec un disque de punk rock 77 qui avait le même son que les albums de Renaud. Et un boulet accroché à tout jamais à nos chevilles.Vous avez beaucoup tourné (notamment une longue tournée européenne avec Vegas Thunder) et fait de nombreuses première parties de groupes prestigieux, peux-tu nous donner les anecdotes les plus croustillantes, les meilleurs souvenirs et... les plus mauvais aussi ?
(Olivier) Oui, on a joué avec des groupes comme les Supersuckers, Nashville Pussy, Zen Guerrilla, tous sont cools, on a jamais rencontrés de vrais cons. Mais ceux qui nous ont le plus charmés et avec qui ça a été un réel plaisir de jouer sont les Turks, les Groovie Ghoulies et les Guitar Wolf
(Pascal) On jouait récemment avec Nashville Pussy à Paris. Je pensait que personne n'aimait ça, mais en fait ça marche à mort. Tu aurait du voir les loges, c'était la foire aux nazes de nos pires cauchemars, ambiance promotionnelle et tout. Entre les scribouillard de chez Rock & Folk et les envoyés des boites de prod' c'était gratiné. Du genre : " Hé ! je connaissais pas, c'était bien ! Restez dans le coin les mecs, y'a peut-être moyen de faire un papier au fait il reste des bières dans le frigo ? ? ". Ou encore : il y a très peu de temps j'étais à la radio pour présenter le dernier album et le type me demande de raconter une anecdote. Alors je lui raconte quand Guillaume a fait son petit Keith Moon lors d'un festival en Bretagne. Pour rigoler j'énumère tout ce qu'il avait pris ce soir là avant de s'évanouir à la fin de notre set vers 3 heures du matin: alcool, herbes, coke, ecstas enfin, j'était en train de faire le con à la radio, mais lui, et je savais pas, était à la maison et écoutait l'émission avec ses parents. La tête de sa mère, houlà !
(Olivier) Et la fois, pendant cette tournée avec les Vegas, on jouait à Marseille, le lendemain soir en croatie. Bordel, on part juste après le concert marseillais vers 2 heures du matin, et on roule 21 heures non stop, juré, on s'est arrêté juste pour faire l'essence et acheter un sandwich-triangle ! Les officier des douanes croates ressemblaient aux mecs dans " Midnight Express ", ils voulaient des papier incroyables du style les numéros de série et la provenance des instruments donc on passe quand même et on arrive à Koprivnica, une petite ville grise et industrielle perdues dans la campagne Croate, on cherche le club, un bowling au milieu des habitation style architecture soviétique, en plus délabré, on se disait que c'était cuit tout avait du être annulé et là on tombe sur une foule de jeunes Croates il devaient être 200 à faire la queue, des punks avec des T-shirts Bantam Roosters, Andre Williams, des petites punkettes avec des résilles déchirées et des mèches mauves dans les cheveux. Et le concert a été terrible, grosse fête, plein d'amis, à part un mec qui me demande ce que ça fait d'habiter à Marseille, avec " toutes ces races impures ". J'ai appris que c'était le patron de l'usine d'abattage de poulets, niveau industriel. Je comprend pas, il avait un T-shirt Teengenerate.Quand et comment avez-vous été gagné par le virus RNR?
(Olivier) En juillet 1988, quand je me suis fait chopper en train de voler le premier Ramones à la Fnac, en cassette ! j'ai été obliger de le payer et je suis rentré chez moi l'écouter.
(Pascal) Il y aura toujours quatre jeunes cons qui ont envie de tout casser et qui prendront une guitare. Bref, on en était là quand on découvre la compilation de Beggar's Banquet avec le morceau des Dogs, " 19 ", voilà ça a été la claque.Est-ce que tu penses que ce mot à un sens en France ? "nul n'est prophète en son pays", ça te parle ?
(Olivier) Je vois ce que tu veux dire, ça sera toujours comme ça, les américains, et un peu les suédois feront toujours bander les programmateurs et les journalistes, et même le public. Peut-être qu'ils rockent mieux Je ne sais pas à quoi ça tient. Ils ont des bons groupes, souvent les meilleurs, bien que les meilleurs soient souvent japonais mais tous ça nous est égal ! Il n'y a pas de concurrence, lorsque un groupe est bon, il est bon ! D'où qu'il viennent. Ce qui m'énerve c'est qu'on fasse monter artificiellement la sauce pour un groupe merdique, comme les Vines, The Music ou les plus horribles, les Strokes qui a dit les Datsuns ? On se croirait dans un feuilleton caricatural, ça semble trop con pour être vrai tu vois ces quatre jeunes pisseux en cuirs usés, avec des coupes de cheveux de top model et des guitares vintages qui se font un trip Velvet/Modern Lovers ?
Quel avenir pour un groupe de punk-rock en Gaule ?
(Olivier) Vivre au présent c'est déjà pas mal. Qu'on arrive à tourner et à sortir des disques m'étonne déjà beaucoup. Heureusement qu'il reste des furieux pour encore prendre des risques et organiser des concerts etc., on se rend compte alors que l'argent ne rentre pas en compte là-dedans C'est seulement le fait de passionnés pour qui ça représente encore quelque chose de voir un groupe en live, de faire des rencontres et de s'amuser en dehors de la télévision et des discothèques ! Financièrement donc : aucun avenir, sexuellement : pas grand chose, mais au niveau de l'affirmation de soi c'est putain de primordial !
Etat des lieux de la scène française ? Les groupes, collectifs que vous appréciez, pour leur musique ou pour leur démarche ?
(Pascal) Holy Curse, Jerky Turkey, Weak, Cowboys from outerspace, les Jerry Spider, Exxon Valdez, TV Men, Dare Dare Devil, Neurotic Swingers, les BDKay, les Dum Dum boys, Man Made Monster, les Backsliders, les Booboo's, Junior Merrill, tous les bordelais, Jakes, Magnetix, Stef et Arno et j'en oublie ! C'est pas si mal comme " scène ", même si je pense qu'il n'y en a que 3-4 qui font réellement des trucs intéressants.
Est-ce que vous pensez tout faire pour tirer votre groupe vers le haut, ou les impératifs de la vie vous obligent à freiner vos envies ?
(Pascal) On n'a jamais tiré le groupe vers le haut, c'est même plutôt le contraire. Mais pas du tout par rapport aux impératifs de la vie, plutôt par rapport à notre manière de voir les choses. On méprise totalement tout ce qui est subventions, majors, magazine sur papier glacé, tout ce qui fait bander généralement les groupes et qui a peut-être à voir avec la culture mais pas avec la contre-culture. On a jamais gratté à aucune porte. On emmerde Manuvre, Eudeline et Zermati réunis ainsi que tous les programmateurs de salles subventionnées de France et c'est même pas de l'amertume puisque tout ça on l'a fait
(Olivier) Oulà ! Ne t'énerve pas ! Raconte nous plutôt quand on a du annuler une tournée en Europe du nord parce que tu as trouvé du boulot, ou la mini-tournée qu'on devait faire avec les Jerry et Sonic Assassin, et hop ! rebelote
(Pascal) simplement si tu essaye de tirer ton groupe vers le haut faut faire gaffe à pas " transformer la petite grenouille punk en buf prés à exploser ", comme l'a très bien dit Alain Feydri dans " Abus Dangereux ".Est-il envisageable de vivre de la musique ?
(Pascal) Il faudrait vouloir rentrer dans le circuit officiel, subventions, sponsor Ricard, pub avec le petit logo Fnac en bas à droite, sinon c'est inimaginable de pouvoir en vivre. Par exemple avec les Gasolheads on fait environs 40 dates par ans, mettons qu'on pourrait en faire 60 si on forçait sur le téléphone ça fait à peu prés 6 par mois, à chaque fois on est payé à peu prés 2000 francs, bien qu'il arrive qu'on joue juste pour 1000 francs, donc dans le meilleurs des cas ça fait 2000 francs que tu divises facilement par deux pour les frais d'essence, les réparations du camion, l'assurance. etc. au final pour 5 ou 6 personnes, puisqu'il y a aussi le pote qui conduit et celui qui fait le son, il ne reste pas beaucoup. Tout ce qu'on peut payer avec ça c'est le loyer du local et le studio.
Que faites vous en dehors de la zique ?
(Olivier) Je suis initiateur informatique, Pascal est projectionniste de cinéma, Guillaume travaille à la vidéosurveillance des égouts marseillais et Nico est magasinier.
Side projects ; parlez nous des Neurotic Swingers, de Ratakans Connexion Y'a t'il d'autres trucs ?
(Pascal) Ratakans c'est une association, on programme des concerts à peu prés une fois par mois sur Marseille. Pour l'instant on est quatre, Olivier, moi, plus Steph de lollipop et Raf, qui est aussi le meilleur roadie de France, haut la main. On a fait par exemple les TV Killers, Deniz Tek, Freddy Lynks, les Zodiac Killers, les Turks enfin, tous les groupes du moment qui nous plaisent et qu'on veut faire venir à Marseille. Au fait, un Ratakan en marseillais c'est un mort de faim, exactement comme Tuco dans " Le bon, la brute et le truand ".
Marseille, Rock-city ?
(Pascal) hé bien au vu des autres villes de France il n'y a pas photo On a fait une soirée pour la sortie de notre album à " La machine à coudre ", il y a eu 250 personnes qui sautaient au plafond, c'était le feu. Les Cowboys on fait pareil dans un autre club. Les Neurotic et les Dollybird vont sortir chacun leur premier album au printemps
(Olivier) C'est sûr que tout ça est excitant, tout est rassemblé et les assos s'entendent très bien, les groupes jouent ensembles, mais on se fout d'une quelconque " identité marseillaise ". Pas de chauvinisme.Projets pour les Gasolheads (disques, tournées...) ? parle nous de l'anecdote avec Monoman pour Ball Me Out...
(Olivier) Pas de projet de disques, quelques compils qui doivent sortir aux USA et en Espagne Une tournée européenne en décembre, un mini-tour dans le sud de l'Italie en Février
Pour Monoman, je n'ai pas eu affaire à lui directement, je me suis adressé à King Koen, un rocker belge qui s'occupe d'un site consacré à DMZ, pour savoir s'il pouvait me trouver les paroles de " Ball me ou " qu'on avait prévu d'enregistrer pour un tribute aux Devil Dogs. Hé oui, un morceau de DMZ pour un tribute aux Devil Dogs Il me répond tout de suite, paniqué, en me disant que Conolly est OK, MAIS qu'en échange il veut que je lui trouve, attends, je te file la liste : Sandy Sarjeant's 'Can't Stop the Want' ARIOLA 45? The Troggs French only 'That's What You Get Girl' / 'I Don't Know Why' 45? Carter Lewis & The Southerners 'Sombody Stole My Girl' Belgium only 45 with PS ou encore une clef de batterie ASBA, une batterie vintage française!!! Je savais même pas que ces disques existaient! Finalement il a envoyé les paroles contre un 45 des Troggs que lui a gracieusement envoyé King Koen. Qu'il en soit ici remercié. Finalement on a mis le morceau sur l'album, le tribute sort l'année prochaine.Les recommandations récentes (disques, films, livres, cocktails, drogues, pizzas, etc...) ?
(Olivier) Non, démerde toi ! si, bois du Russe blanc !
Dominique Laboubée vient de nous quitter, votre réaction ? Je crois que les Dogs était une grande influence pour vous ?
(Olivier) Une immense tristesse, Il était une des personnalités les plus respectables parmi la vieille vague Un talent et une classe au delà de mes mots. Et chaque fois qu'on l'a croisé on a perçu de la gentillesse et de la passion, ce qu'on arrivait à percevoir même derrière sa timidité. C'est un des rares dont la mort m'a réellement affecté, avec celle de Dee Dee
(Pascal) Avec Gasolheads on a jamais réussi à reprendre les Dogs, c'est pas faute d'avoir essayé, " Too much class ", " I lost my mind in 79 ", " No way " ! Avec les Neurotics on reprend " 19 "un truc à rajouter ?
PUNK ROCK !